L'entreprise nantaise a misé sur la production d'hydrogène à partir d'énergie renouvelable. Nolwenn BELLEGUIC, RH & Chargée de communication de Lhyfe nous en dit plus.
La start up nantaise est pionnière dans la technologie pour industrialiser la production d’hydrogène à partir d’énergies renouvelables notamment pour les véhicules à pile à combustible. Sa première usine est en cours de construction à Bouin, en Vendée. Pas moins de 40 autres sont à venir d’ici 2023 en France et dans toute l'Europe.
« L'hydrogène vert provient de l'électrolyse de l'eau (H2O) à partir des énergies renouvelables ».
L'hydrogène que l'on qualifie de vert est fabriqué à partir des ressources renouvelables qu'offre notre planète. Ces ressources sont ensuite transformées en électricité qui est elle-même transformée en hydrogène grâce à un électrolyseur.
Bouin : Un site novateur
Le site Vendéen de Bouin se voit comme un précurseur dans la production d'hydrogène vert en France et dans le monde. Celui-ci mise sur la production d'électricité à partir d'éoliennes on-shore et off-shore. L'avantage de la production off-shore est l'abondance d'eau en plus de la production d'électricité renouvelable qui se voit être la moins intermittente et la plus puissante.
L'objectif principal de Lhyfe est de fournir son hydrogène aux territoires, collectivités, sociétés et particuliers afin d'alimenter leurs flottes de véhicules et stations à hydrogène, mais également de proposer de l'hydrogène vert aux industries utilisant jusqu'à aujourd'hui en majorité de l'hydrogène gris.
Ce site envisage de produire entre 300kg à 1000kg d'hydrogène par jour ce qui pourra approvisionner de 15 à 50 bus ou encore de 700 à plusieurs milliers de voitures. Cet hydrogène sera distribué dans un premier temps dans la ville de La Roche-sur-Yon qui s'apprête à installer une station à hydrogène afin de fournir une ligne de bus ainsi que des véhicules de la collectivité tels que des bennes à ordures. Cette première station devrait également être ouverte au grand public.
D'où vient l'hydrogène vert ?
L'hydrogène que l'on qualifie de vert résulte de l'électrolyse de l'eau à partir des ressources renouvelables. Ainsi, il est possible d'obtenir de l'hydrogène décarboné à partir de panneaux photovoltaïques, de barrages, de la chaleur ou bien de l'éolien.
Ces énergies ont une particularité qui pose souci dans la transition énergétique, elles sont intermittentes. La présence d'électrolyseurs semble alors intéressante puisqu'elle permettra d'utiliser l'électricité fournie par ces sources intermittentes lorsque le réseau ne nécessite pas d'électricité.
Un coût de production varié
Le coût de l'hydrogène est un sujet fréquent qui est régulièrement abordé pour mieux comparer le véhicule hydrogène à l'électrique à batterie ou au véhicule thermique. Les prix que l'on trouve sur internet sont très variés, il faut donc remettre les données dans leur contexte.
Ainsi, il n'est pas rare d'entendre que le coût du kilogramme de dihydrogène est entre 10€ et 15€ actuellement. Il faut savoir que ce prix est le prix à la pompe, soit ce que va payer le consommateur lors de son plein de carburant.
Cependant, pour arriver jusqu'à la pompe, l'hydrogène peut venir d'horizons bien divers. Encore en 2020, la quasi-totalité de l'hydrogène provient du vaporeformage du méthane, cet hydrogène dénommé gris à un coût de revient est aux alentours des 2€/kg et il provient notamment de l'industriel Air Liquide. Enfin, il faut ajouter le coût de transport de l'hydrogène à la station de recharge. Ainsi, il est plus qu'envisageable de voir un hydrogène à la pompe pour moins de 10€/kg.
« Nous avons l'objectif de livrer un hydrogène décarboné à 10€ par kilogramme ».
En revanche, l'intérêt majeur de la production des véhicules hydrogène est la décarbonisation du secteur des transports. De ce fait, le réel objectif de cette filière est de se fournir en hydrogène produit avec un impact environnemental le plus faible possible. Cependant, la production d'hydrogène vert est encore rare et le coût de production est plus élevé et le restera très certainement de nombreuses années. La société Lhyfe se voit tout de même capable de proposer un hydrogène à la pompe à 10€/kg.
Afin d'avoir une idée globale du coût de l'hydrogène, il est important d'ajouter que le réservoir d'un véhicule classique hydrogène (Toyota Mirai II : 5,6kg pour 650km) ce qui laisse envisager le coût d'un plein de dihydrogène comparable à celui que l'on rencontre à la pompe à essence.
Et demain…
…Les véhicules à hydrogène vont être majoritairement des véhicules de services, des flottes de sociétés mais aussi des flottes de bus. C'est ce que l'on remarque dès à présent dans certaines villes comme Pau qui fournit sa flotte de Fébus à partir d'électricité provenant de panneaux solaires.
En se plaçant dans un avenir légèrement plus éloigné, de l'ordre de 5 à 10 ans, la voiture hydrogène aura pris plus de place.
Selon Nolwenn BELLEGUIC, la mobilité particulière hydrogène se sera démocratisée, les bornes de recharge se seront démultipliées et une idée de foyer-type ressortira.
Ce foyer-type aura en sa possession 2 véhicules. Le premier sera utilisé pour les trajets courts -véhicule électrique à batterie-, comme le trajet domicile-travail. Le second -véhicule hydrogène- permettra quant à lui d'effectuer de plus longs trajets, potentiellement pour les weekends et les vacances.
Selon cette vision, le véhicule électrique de taille citadine serait suffisant alors qu'un véhicule hydrogène plus imposant (type SUV) permettrait de combler tous les besoins du foyer-type des années 2025 et plus.
Pour en savoir plus sur Lhyfe, Nolwenn BELLEGUIC nous partage le dossier de presse de l'entreprise :
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